Le lexique RH à bannir de vos offres d’emploi (et quoi mettre à la place)

Rédiger une offre d’emploi peut sembler anodin. Et pourtant, les mots choisis ont un impact immense : sur l’image que vous renvoyez, sur la compréhension du poste, sur la diversité des candidatures… et sur votre crédibilité. Dans un contexte où les candidats RH sont de plus en plus attentifs à la qualité des annonces, il devient urgent de repenser certains tics de langage.

Comme le souligne cet article sur la transformation des processus RH par l’IA, les pratiques de recrutement évoluent rapidement. L’IA permet d’automatiser des tâches, d’optimiser des sélections, mais elle ne remplacera jamais la précision des mots ni la capacité à parler aux bons profils. Plus vos annonces sont ciblées, humaines, engageantes, plus vous attirez des candidats alignés.

Voici une liste des formulations à revoir, et quelques pistes concrètes pour les remplacer.

« Polyvalent(e) »

Ce mot est devenu un fourre-tout. Il traduit souvent une imprécision dans les missions, voire un manque d’organisation. Il donne l’impression que le poste n’a pas de cadre clair.

À la place : précisez les domaines d’intervention. Par exemple : « Vous interviendrez sur la gestion administrative du personnel, le suivi des absences et la coordination avec le service paie ».

« Bon relationnel »

Là encore, la formulation est vague, subjective, et peu mesurable. Elle n’informe pas vraiment le candidat sur les compétences attendues.

À la place : « Vous êtes à l’aise dans les interactions avec différents interlocuteurs (managers, IRP, collaborateurs), et savez adapter votre communication ».

« Autonome »

Tout le monde veut des candidats autonomes. Mais ce terme sans contexte est trop général. Quel niveau d’autonomie ? Dans quelles tâches ?

À la place : « Vous saurez organiser vos priorités, rendre compte de votre activité et avancer sans supervision constante sur vos missions ».

« Force de proposition »

Souvent placée en fin de paragraphe, cette expression sonne comme une formule creuse. Pourtant, la volonté de trouver des candidats proactifs est légitime.

À la place : « Vous apporterez des idées pour améliorer nos process RH, et serez invité(e) à contribuer aux projets transverses ».

« Dynamique »

Ce mot, utilisé à toutes les sauces, peut exclure involontairement des profils seniors ou introvertis. Il ne dit rien de concret.

À la place : « Vous aimez travailler dans un environnement mouvant, réactif, où les journées ne se ressemblent pas ».

« Esprit d’équipe »

Sans illustration, cette formule est devenue décorative. Pour la rendre utile, contextualisez-la.

À la place : « Vous travaillerez au sein d’une équipe de 5 personnes, avec des points d’avancement hebdomadaires et une forte entraide ».

« Anglais professionnel »

Souvent mentionné par habitude, sans que le poste ne le justifie. Ce critère peut auto-exclure certains profils s’il n’est pas nécessaire.

À la place : « Vous pourrez échanger ponctuellement en anglais (mails, réunions) avec notre siège européen », ou ne rien mettre si ce n’est pas requis.

Pourquoi ce travail sur le vocabulaire est essentiel

Les mots que vous choisissez influencent la perception du poste, mais aussi la diversité des candidatures. Certains termes flous ou connotés peuvent exclure sans même que vous ne le vouliez : les profils seniors, juniors, atypiques, neurodivergents…

En adoptant un langage plus précis, plus inclusif, et plus engageant, vous améliorez :

  • Le taux de lecture et de conversion de vos offres
  • La compréhension réelle du poste
  • L’alignement des candidatures reçues avec vos besoins
  • La cohérence entre votre discours RH et votre posture de recruteur

Cela vous permet aussi de mieux préfigurer la relation que vous souhaitez construire : claire, sincère, fondée sur un langage commun.

En conclusion

Les offres d’emploi sont encore trop souvent écrites avec un vocabulaire automatique, standardisé, à l’opposé des enjeux de personnalisation, d’équilibre et de transparence portés aujourd’hui par la fonction RH.

À l’ère où l’IA facilite les candidatures et automatise les premières sélections, chaque mot compte plus que jamais. Il ne s’agit pas de faire joli, mais de faire vrai.

Mieux écrire ses offres, c’est mieux recruter. Et cela commence par bannir le lexique RH automatique au profit d’un langage plus clair, plus sincère, plus incarné.